Nous le savons tous, la pandémie de COVID-19 a un impact dévastateur sur l’industrie de l’aviation. Aussi, l’effet de la crise va bien au-delà des compagnies aériennes, qui perdent de la valeur au profit des prestataires de maintenance. Sur le marché des gros-porteurs, la valeur d’un moteur d’Airbus A380 a diminué de 50 %, une baisse de valeur extrêmement conséquente.

La valeur d’un moteur a chuté
Aviation Pros rapporte des données de l’IBA (International Bureau of Aviation) qui montrent que la valeur des moteurs d’avion d’occasion a chuté. La valeur des moteurs du géant A380 notamment a chuté de 50 %. La valeur des moteurs Trent XWB utilisés pour les Airbus A350 n’a chuté que de 1 % d’après l’IBA.
Restez informés : Inscrivez-vous à notre résumé quotidien de l’actualité de l’aviation.
Les moteurs d’avions à fuselage étroit ont aussi vu leur valeur chuter. La valeur des moteurs CFM56 utilisés sur les Boeing 737 Next Generation et les Airbus A320ceo a chuté de 12 %. Cependant, la reprise de la demande en Asie a empêché la valeur de chuter davantage. Concernant le 737 MAX et l’A320neo, les valeurs ont chuté d’environ 2 à 4 %, mais elles devraient remonter et se remettre de la crise sur le long terme.

Pourquoi la valeur des moteurs a-t-elle chuté ?
En bref, les compagnies n’ont en ce moment pas besoin de nouveaux moteurs pour la plupart de leurs avions. Depuis mars, des milliers d’avions à travers le monde sont stockés et certains ont même été stockés à long terme. Cela signifie qu’il y a moins d’avions en opération, moins de trajets de maintenance et donc qu’on a besoin de moins de moteurs ou de pièces de moteur.
Au final, la demande a diminué, par conséquent la valeur des moteurs d’avions d’occasion aussi. L’IBA estime que le nombre de visites dans les ateliers de moteurs a chuté de 70 % en 2020. Un retour au niveau pré-COVID pourrait arriver vers 2024.

Lorsque les avions reprendront leurs services commerciaux à travers le globe, un grand nombre d’entre eux devra passer à l’atelier pour une maintenance générale, des réparations et autres visites. Mais pour le moment, le nombre de visites est très bas, preuve d’une demande significativement faible.
Les avions à fuselage étroit comme le Boeing 737 et l’Airbus A320 ainsi que les récents gros-porteurs économes en carburant comme l’Airbus A350 montrent la voie en terme de retour aux services commerciaux. Toutefois, ce n’est pas le cas du massif A380, que beaucoup de compagnies ont mis à la retraite ou stocké à long terme.
La demande de moteurs d’Airbus A380 est par conséquent très faible partout dans le monde, d’où la chute des prix. En plus, les A380 à la retraite ont peu de chance d’être demandés sur le marché d’occasion, ils sont plutôt démantelés et les pièces détachées ajoutent encore de l’offre là où la demande est déjà faible.

Si les compagnies continuent à mettre leur flotte d’A380 à la retraite, la valeur des moteurs risque de chuter encore plus.
Les moteurs d’A380
Les opérateurs peuvent choisir soit le Trent 900 Rolls-Royce soit l’Engine Alliance GP7000 pour alimenter leurs Airbus A380. Emirates, le plus gros opérateur au monde client de l’Airbus A380, utilise les deux types de moteurs au sein de sa flotte. Les autres transporteurs ont choisi l’un ou l’autre.
ANA et British Airways, par exemple, utilisent les moteurs Rolls-Royce Trent 900 sur leurs A380. Etihad et Korean Air, eux, ont choisi l’Engine Alliance GP7000s pour alimenter leurs Airbus A380. C’est ce dernier type qui alimentait les Airbus A380 d’Air France.
Êtes-vous surpris de la chute drastique de la valeur des moteurs d’A380 ? Faites-le nous savoir dans les commentaires.